Comment réussir une photo de cascade en pose longue !

Les bases techniques de la pose longue en photo.

Même si les conditions de prises de vues influencent sur la technique et sur la manière dont vous allez faire votre pose longue, le principe général demeure le même :

  • Trouver le sujet que vous souhaitez photographier,
  • Mettre en place votre appareil sur votre trépied pour stabiliser votre ensemble (technique impossible à main levée),
  • Appliquez vous sur la composition et le cadrage de la scène. Essayez de capter l’attention ici et cadrer du mieux possible,
  • Activer la réduction du bruit sur votre appareil (si vous avez l’option),
  • Activer le verrouillage du miroir,
  • Couvrir votre viseur (pour éviter que la lumière si infiltre et avoir un reflet),
  • Verrouiller le stabilisateur de l’objectif,
  • Réglez votre appareil sur le mode avec télécommande,
  • Utiliser le mode priorité ouverture – le plus simple pour débuter en tournant la molette de votre appareil,
  • Choisissez vos réglages optimaux pour la scène (ISO au plus bas et petite ouverture généralement – f/11 par exemple -> on cherche souvent une grande profondeur de champ en paysage).
  • Un filtre gris neutre (500ND ou 1000ND) (obligatoire)
  • Mode de prise de vue : Manuel ou Bulb
Du temps et de la patience☺
Verrouillage du miroir : principe de fonctionnement et intérêt.

Sur les appareils photos reflex à visée optique, le miroir permet d’amener l’image passant au travers de l’objectif jusqu’au viseur : c’est grâce à lui que vous voyez la scène à photographier lorsque vous avez l’œil collé à l’œilleton de votre appareil (l’image de la scène se réfléchit dans le miroir et est amenée et redressée par un prisme situé au-dessus, au niveau du viseur). Tant que vous n’appuyez pas à fond sur le déclencheur, le miroir reste baissé. C’est seulement au moment du déclenchement que le miroir va se relever pour laisser passer la lumière, au travers de l’obturateur, jusqu’au capteur photosensible.

Le mouvement rapide du miroir provoque inévitablement des vibrations qui se répercutent sur le boîtier entraînant alors un risque de flou de bougé qui peut nuire à la netteté de la photo.

Verrouiller le miroir signifie amener le miroir en position haute avant même le déclenchement proprement dît, c’est-à-dire avant que l’obturateur ne s’ouvre pour laisser passer la lumière jusqu’au capteur. L’idée est d’éviter les vibrations provoquées par le déplacement du miroir en position haute.

Alors qu’avec un déclenchement « classique » toutes les phases s’enchaînent rapidement sans aucune interruption, avec l’option verrouillage du miroir, il y a un temps de pose entre la montée du miroir et le déclenchement :

Premier appui sur le déclencheur (avec ou sans télécommande) : le miroir se relève (se verrouille).

Ensuite, il faut attendre un peu pour que le miroir se stabilise et que les vibrations cessent. A ce moment, comme le miroir est relevé, le viseur n’affiche plus d’image. Cette phase de temporisation peut être contrôlé par le photographe (attente volontaire) ou être gérée automatiquement par l’appareil (temporisation programmée). Dans les deux cas, le but est de laisser le temps aux vibrations de se dissiper avant de prendre la photo (pour éviter le flou de bougé).

A la fin d’une temporisation ou par un second appui sur le déclencheur, l’obturateur s’ouvre pour prendre la photo : c’est le début de l’exposition, l’image s’imprime sur le capteur.

Une fois l’exposition terminée, le miroir peut redescendre pour permettre à nouveau de voir au travers du viseur.

Pouvez-vous relever le miroir à la prise de vue ?
-« Voir aussi verrouillage du miroir et Live View ci-dessous »

Si vous avez un appareil photo numérique (APN) de type reflex et que vous ne savez pas si vous disposez de la possibilité de relever le miroir, faites une petite recherche dans votre mode d’emploi :

Le plus simple est d’avoir votre mode d’emploi sous forme de fichier numérique (normalement il s’agit d’un fichier PDF) et de rechercher le terme « miroir » ; Vous allez vite trouver si l’option de verrouillage du miroir existe ou non.

Les appareils actuels de la marque Sony utilisent un viseur électronique avec un miroir semi-transparent qui ne bouge pas lors de la prise de vue (il n’y a donc aucun risque de vibrations de ce côté).

Attentionne confondez pas l’option verrouillage du miroir (miroir levé ou vers le haut…), pour éviter les vibrations lors de la prise de vue, avec l’option permettant de relever le miroir afin d’accéder au capteur pour le nettoyer… Sur les boîtiers d’entrée de gamme, l’option de nettoyage sera présente mais pas nécessairement celle du verrouillage du miroir à la prise de vue.

Verrouillage du miroir chez Canon.

Chez Canon, sur beaucoup d’appareil, l’option se trouve dans les fonctions personnalisées « C.Fn III : Autofocus/Cadence » : la fonction porte le nom « verrouillage du miroir ».
Sur des modèles d’appareils assez récents comme le Canon EOS 5D mark III, le 5DS, le 6D ou le 70D, l’option « verrouillage du miroir » sera accessible dans un des sous-menus de l’onglet « Prise de vue ». Une fois entrée dans la fonction, vous aurez le choix entre « Activer » (le miroir se lèvera avant le déclenchement) et « Désactiver ».

A noter l’apparition d’un nouveau menu plus complet avec le Canon EOS 5DS : le premier choix « 2 pressions pour prise » correspond au mode de fonctionnement par défaut des autres appareils lorsque vous choisissez « Activer » dans le menu « Verrouillage du miroir ». Les autres menus retardent le déclenchement après la montée du miroir (par exemple, « Prise 1 s après pression ») : cette temporisation va de 1/8 de seconde à 1 seconde. Sur les autres boîtiers, ce sera moins rapide et pratique pour avoir un mode de fonctionnement comparable : après avoir activé l’option de verrouillage du miroir, il faut ensuite choisir le retardateur (choix généralement limité entre 2 ou 10 secondes).

Mode miroir vers le haut chez Nikon.

En fonction des modèles d’appareils photo, vous pouvez provoquer la levée du miroir avant le déclenchement de deux façons :

Si votre appareil possède un sélecteur du mode de déclenchement (sur la molette de gauche où se trouve aussi le mode vue par vue, continu, retardateur…) : après avoir appuyé sur la commande de déverrouillage, tournez le sélecteur sur le mode « MUP » (Mirror Up) : mode miroir vers le haut. Un premier appui sur le déclencheur, lèvera le miroir et un second appui déclenchera la prise de vue.

Sinon, sur la plupart des appareils (avec ou sans le sélecteur du mode de déclenchement), vous trouverez dans les « Réglages personnalisés » dans la partie « – Prise de vue/affichage » l’option « Temporisation miroir levé ». En activant cette option, le déclenchement se fera en 2 temps : levé du miroir puis, après un délai d’une seconde environ (certains appareils vous proposeront de choisir entre 1, 2 ou 3 secondes), la photo sera prise (vous n’avez pas à appuyer deux fois comme dans le cas précédent).

Prise de vue miroir verrouillé chez Pentax

Dans les modes de déclenchement (avec les modes prise de vue Rafale, Retardateur…) sélectionnez « MUP » (« Mirror Up »). Vous avez deux choix :

« MUP » tout court qui correspond à « Prise de vue miroir verrouillé » par appui sur le déclencheur.

« MUP » avec l’icône d’une télécommande juste en dessous : prise de vue miroir relevé avec une télécommande.

Dans les deux cas, un premier appui sur le déclencheur (de l’appareil ou de la télécommande) lève le miroir (par défaut, un bip sonore se fait entendre) et un second appui prend la photo.

Le verrouillage du miroir sera utile dans toutes les situations où le plus petit mouvement de l’appareil photo risque de provoquer un flou de bougé sur la photo.

Lorsque vous utilisez une longue focale (télézoom, téléobjectif) : plus la focale est importante plus le risque de flou de bougé sera élevé. Ce sera particulièrement le cas en astrophotographie.

Le risque de flou de bougé sera également important en photo rapprochée (il sera proportionnel au grandissement) : proxy photographie et macrophotographie.

Après avoir réalisé vos prises de vue avec le miroir relevé, pensez à désactiver l’option !

En effet, la fonction reste généralement activée même après avoir éteint l’appareil :

De quoi vous perturber et louper les prochaines photos, le temps de comprendre que ce n’est pas l’appareil qui a un problème mais bien vous qui avez simplement oublié de désactiver le verrouillage du miroir…
Sur certains boîtiers Pentax vous pouvez choisir d’enregistrer ou non le mode de déclenchement à l’extinction de l’appareil (menu « Mémoire » dans « Mode prise de vue »).

Verrouillage du miroir et Live View

En mode visée par l’écran arrière (live view), le miroir est nécessairement relevé : donc aucun risque de flou de bougé dû au miroir puisqu’il est déjà relevé et ne bouge pas tant que vous êtes dans ce mode (il est verrouillé en position haute). Il ne sert donc à rien d’activer l’option pour relever le miroir si vous comptez utiliser ensuite le mode live view.

Choisir sur son appareil le mode live view est donc un moyen très simple de palier à l’absence de l’option de verrouillage du miroir sur certains boîtiers.

A réglages identiques (mêmes paramètres d’exposition et de mise au point), une photo prise en visée directe avec la fonction de verrouillage miroir activé ou en mode live view, présentera la même netteté.

Ces étapes seront quasi similaires que vous réalisiez votre pose longue avec ou sans filtre, de jour ou de nuit.

Que vous soyez passionnés de photographie ou que vous débutiez dans le domaine, il y a fort à parier que beaucoup d’entre vous s’intéressent à la photo de paysage ou de nature.

Dans ce tutoriel, on parlera de la prise de photo de cascade en pose longue :

On a tous en tête les superbes photos de cascade avec ces effets filés de l’eau, comme en mouvements et vous vous demandez sûrement comment faire pour avoir le même rendu sur vos photos ?

« Je vous livre ici 5 conseils pour réussir une photo de cascade en pose longue ».

Trouver le bon moment pour photographier (et le bon lieu).

On pourrait croire que l’on peut faire des photos de cascade toute la journée… Alors, certes, oui c’est en soit possible mais, selon la luminosité ambiante, votre photo risque d’être très pâle et très peu contrastée.

 L’idée est donc bien de choisir la bonne journée et surtout les bonnes heures pour faire votre photo.

Si vous tentez de photographier des cascades en pleine journée en plein soleil par exemple, vous allez vous heurter à plusieurs problèmes : le ciel pourra être trop blanc (on en reparle plus bas), les mouvements de l’eau seront aussi trop lumineux (parfois « cramé » comme on dit dans le jargon) et votre appareil photo pourra avoir du mal à réussir une exposition correcte entre les différents plans de la scène. Bref, ce n’est pas l’idéal généralement.

Au contraire, l’idée est de favoriser les journées où la lumière est plus douce, les journées nuageuses par exemple. L’écart de lumière entre vos plans sera moins important et votre photo sera normalement mieux équilibrée.

En règle générale, quelques heures avant et après le coucher de soleil, sont idéales pour obtenir de belles lumières douces et colorées.

La luminosité ambiante sera faible et prendre la photo sera plus simple.

Côté lieu, si vous cherchez à réaliser une belle photo de cascade, je conseillerai en priorité les sous-bois avec une végétation à mettre en avant ou en arrière plan.

 Vous pouvez aussi utiliser un filtre polarisant pour faire ressortir le côté vert de la scène devant vous, ainsi que pour éliminer les reflets (eau et feuille).

Un point essentiel, essayez d’éviter au maximum les jours de vent. Vous allez sinon vous retrouver avec une partie des feuillages floue lors d’une pose longue.

Dernier conseil, si vous avez repéré un bon spot non loin de chez vous par exemple, arrangez vous pour aller voir le site à différents moments de la journée pour bien repérer où sera le soleil et quelle luminosité vous pouvez espérer sur votre cascade.

En fonction du moment de la journée et du type de photo souhaitée (pose longue par exemple), l’utilisation de matériel photo supplémentaire est obligatoire (filtre photo, trépied, etc.).

Choisir une vitesse adaptée pour sa photo de cascade.

C’est un point un peu délicat à évoquer dans le sens qu’il s’agit probablement d’une affaire de goût de chacun et dépendant surtout du moment de la journée.

Je m’explique. Quand vous décidez de faire une photo de cascade, vous avez plusieurs façons de voir la chose :

Soit vous n’avez pas de matériel particulier à disposition et vous souhaitez simplement immortaliser le lieu. Dans ce cas-là, vous allez prendre la photo à main levé et la vitesse sera très certainement trop rapide pour obtenir un effet filé de mouvement de la scène.

Vous allez généralement figer la cascade, ce qui à mon sens n’est pas très esthétique et pas trop en rapport avec la réalité de la scène (en mouvement),

Pour obtenir un effet plus réel de la scène si on peut dire, vous allez devoir utiliser un temps de pose plus lent, donc une vitesse moins élevée.

 Pour cela, vous pouvez vous en sortir encore sans trépied du moment que vous restez dans des vitesses acceptables à main levée.

On conseillera ici entre 1/40 et 1/100 environ. Avec ce temps de pose, vous obtiendrez un léger effet de mouvements sur la cascade et l’eau.

Enfin, pour obtenir un effet total de la scène en mouvement (le genre de magnifiques photos que vous voyez dans les reportages !), une vitesse encore plus lente sera nécessaire, très souvent en dessous de 1/10s.

On rentre dans une technique photo particulière appelée la pose longue.

L’idée est tout simplement de donner un effet de style à votre photo en prenant la scène très lentement.

Qui dit lent, dit obligatoirement trépied.

Dans cette technique, deux choses sont importantes à noter 
  • Le dosage de flou que vous souhaitez obtenir : Vous pouvez en effet décider de donner un effet léger de flou avec une pose entre 1/10 et 1s, ce qui est largement suffisant pour obtenir cet effet.

Sur de grandes cascades avec un débit très important, il pourra être intéressant de faire des temps de poses plus long pour donner un effet vaporeux au pied de la cascade, un petit côté mystique à la scène. Plus vous avez de débit d’eau et de particularités sur la scène (rocher, végétation, etc.), plus l’effet sera marqué.

  • Le moment de la journée et le lieu où vous prenez la photo : C’est un point clef car selon l’heure de la journée il pourra être nécessaire ou non d’utiliser des filtres photo pour diminuer la luminosité de la scène. Pour faire court, en pleine journée et au soleil, la lumière de la scène sera souvent trop forte pour obtenir un filé sur une cascade. Vous n’aurez pas d’autre choix que d’utiliser un filtre ND (filtre gris neutre). En sous-bois, ce point sera moins marqué dans le sens que la lumière ambiante sera plus faible. Vous aurez par défaut donc une vitesse plus faible affichée sur votre appareil.

 En soirée ou matinée, la lumière sera aussi très faible et vous n’aurez pas forcément la nécessité d’utiliser un filtre pour obtenir l’effet de mouvement.

 Réussir son exposition.

Un autre point très important quand on réalise une photo de cascade c’est l’exposition de la scène.  En fait, la particularité de la photo de cascade c’est que, comme en photographie de paysage, vous allez avoir un premier plan sombre (rocher, sol, terre) et un arrière plan plus clair (souvent le ciel).

En plus de ce point là, il va aussi falloir gérer la surexposition de l’eau, les parties blanches (celles en remous).

Même si vous avez un boitier haut de gamme, ce dernier pourra avoir du mal à gérer une exposition correcte sur une scène très contrastée.

Vous aurez moins de mal en sous-bois où la lumière de la scène devrait être plus ou moins égale. Voici quelques conseils donc pour réussir votre exposition.

En règle générale, assurez vous de faire la mise au point sur l’eau en mouvement (plus claire), l’idée étant d’exposer à droite comme on dit dans le jargon.

Vous avez pour chaque photo un petit histogramme qui vous permet de voir la part des hautes et basses lumières. Les hautes lumières (à droite sur l’histogramme) doivent être votre priorité pour éviter que les ombres de la scène ne soient sous-exposées (« bouchées »).

 Dans le cas contraire, vous allez devoir faire un gros travail en post traitement sur l’ordinateur et allez voir souvent apparaitre du grain dans ces zones (pas très joli). Dans certains cas, vous serez peut-être amené à faire de la correction d’exposition.

Pour gérer de manière correcte votre exposition dans le cas où vous avez un ciel, vous pouvez utiliser un filtre dégradé neutre (filtre GND), ce dernier étant plus sombre sur la partie haute du filtre. Vous le placez sur le ciel (plus clair) pour contrebalancer l’exposition de votre photo.

Concrètement, ça aide votre boitier à exposer correctement lors de la prise de vue (au lieu de rajouter un filtre dégradé sur Lightroom ou Photoshop.

Soigner votre composition et votre cadrage.

C’est à mon sens un point capital dans beaucoup de domaine, dont la photo de cascade.

Soigner votre premier plan : vous avez majoritairement un avant plan sur la photo de cascade.

Repérez un détail ou un point d’accroche particulier qui attire le regard : un caillou, une racine, un tronc d’arbre, etc. Mettez le en valeur en utilisant la règle des tiers et le nombre d’or pour faire accrocher l’œil sur ce point précis. Une autre possibilité c’est de faire « rentrer la cascade » vers le regard, c’est à dire de faire comme si la cascade vous coulait dessus,

Attention à votre arrière plan aussi : une attention particulière devra être prise concernant votre arrière plan, plus particulièrement s’il s’agit d’un ciel. Il faudra à tout prix éviter un ciel tout blanc (« cramé »). Dans le cas de sous-bois, vous essayerez de placer au mieux les arbres et feuillage en fond.

Recherchez un point de vue atypique : La majorité des gens sont de nature à prendre la photo debout avec leur trépied. Essayez de vous déplacer autour de la scène devant vous, prendre du recul, prenez de la hauteur, se décaler à droite ou à gauche, mettre les pieds dans l’eau. Bref, trouver quelque chose qui sort de l’ordinaire en fait, tout simplement. Une vue qui change c’est de se mettre au ras de l’eau avec votre trépied, et de placer un élément clef sur un point d’accroche.

Utiliser des lignes directrices : L’idée est d’utiliser tous les éléments possibles visibles autour de vous pour guider le regard dans votre photo. Dans le cas des cascades en sous-bois, c’est généralement un tronc d’arbre qui rentre dans l’eau, une branche morte qui tombe vers un point précis, des roseaux couchés, des fissures dans le sol, etc.

Vous pouvez aussi remarquer une forme en U, en C, bref une courbe qui dirigera le regard vers la cascade. Cela amènera du dynamisme à votre image.

Attention aux éléments parasites : Quand vous faites une photo de cascade, vous êtes souvent focalisés dessus et ne voyez pas ce qui l’entoure. Vous vous rendrez compte après coup, que certains éléments de la scène viennent perturber la photo et votre regard. et si vous n’avez pas l’œil de photographe, vous ne le remarquerez peut-être jamais, mais la photo aurait été mieux sans, c’est certain.

Utiliser un matériel photo adapté.

Enfin, dernier point essentiel, le matériel photo que vous allez (ou devez) utiliser pour vos photos de cascades.

Un trépied photo : C’est l’élément indispensable et celui sur lequel vous devez investir en premier lieu pour ce type de photographie. Vous vous en servirez même très souvent pour la photo de paysage classique dès que la luminosité va baisser, tôt le matin ou tard le soir. Pour faire des poses longues en bord de mer, ce sera pareil. Vous pouvez tenter de vous en sortir sinon en posant le reflex par terre ou sur un rocher et déclencher mais le résultat ne sera pas souvent là…on va dire que ça dépanne quand même !

 Des filtres photo : Le filtre polarisant sera nécessaire pour faire éclater vos couleurs et les saturer, ainsi que pour éliminer les reflets de l’eau (et des feuilles) et voir par exemple le fond de la rivière. Toutes les photos que vous voyez de cascade, lac ou bord de mer où vous pouvez apercevoir parfaitement le fond sont faites en utilisant un filtre polarisant dès la prise de vue.

 Et non, pour ceux qui se le demandent, on ne pourra pas éliminer le reflet de l’eau sur un ordinateur, en post traitement.

Le filtre ND (gris neutre) sera nécessaire dans le cas où la lumière sera trop forte et vous n’arriverez pas à obtenir un effet de mouvements avec les réglages optimaux de votre boitier. Même si la luminosité est faible, un filtre gris neutre pourra être utilisé pour augmenter le temps de pose de la photo et donner un effet encore plus vaporeux, mystique à la scène. Le choix de la densité de filtre dépendra de la situation bien évidemment. A noter que l’utilisation d’un filtre ND pour ce type de photo sera obligatoire avec un trépied.

Enfin, le filtre GND (graduated Neutral Density) est le filtre qui sera le moins utile dans la photo de cascade mais qui peut l’être dès lors que vous avez un vrai ciel en fond. Ce dernier étant souvent plus clair que le reste de la scène, utiliser un filtre GND (plus sombre sur la partie haute du filtre), vous permettra d’équilibrer l’exposition de votre photo lors de la prise de vue.

A ce moment-là il faudra faire un petit calcul mathématique pour adapter la vitesse vis-à-vis de la densité de votre filtre.

Exemple :

Temps de pose sans filtre : 1/4 s

Avec un ND 1000 : 1/4 x 1000 = 250s (soit environ 4 minutes -> 250/60)

« Plutôt simple non » ?

Passez en mode manuel (M) sur votre appareil et reportez donc les paramètres initiaux sans filtre (ouverture et ISO) et régler votre vitesse (celle calculée avec filtre).

Si la vitesse annoncée est inférieure à 30 secondes, fixez la vitesse calculée avec filtre et déclencher simplement.

Si elle est supérieure à 30 secondes, tournez la molette jusqu’à 30s. Vous allez voir apparaître un mode B (« bulb »). Ce mode veut tout simplement dire que c’est vous qui allez fixer la vitesse de prise de vue de la scène. Selon les appareils, le mode bulb est accessible en sélectionnant la vitesse au-delà des 30 secondes.

Voici un tableau des intensités des filtres gris neutres.

Intensité

Nombre de STOP de perdus

Multiplication du temps de pose

ND2

1 STOP

2x

ND4

2 STOP

4x

ND8

3 STOP

8x

ND16

4 STOP

16x

ND32

5 STOP

32x

ND64

6 STOP

64x

ND100

6 2/3 STOP

100x

ND256

8 STOP

256x

ND400

8 2/3 STOP

400x

ND500

9 STOP

500x

ND1000

10 STOP

1000x

Un stop (autrement connu sous le terme « IL », « EV » peut être considéré tout simplement comme un écart, une différence, entre deux valeurs de l’exposition d’une photo. Quand vous prenez la même photo à f/4 ou f/2.8, vous avez donc un stop d’écart.

Une télécommande : En même temps que vous allez utiliser un trépied, l’achat d’une télécommande sera nécessaire. Vous n’allez pas vous ruiner ici et il existe des modèles simples dès 15€ qui fonctionnent très bien.

Encore une fois, si vous ne l’avez pas au début, ce n’est pas grave en soit et vous pouvez utiliser le retardateur 10s de votre appareil. Mais pour le prix, il serait dommage de s’en passer, non ?

« Quelque chose pour couper les herbes : ça peut prêter à sourire, mais le nombre de fois où je me suis retrouvée à couper à la main des herbes, des branches qui me gênaient…» !!

Photo prise avec : 22.0mm, f/22, 4/1s, ISO 100

-« Après le déconfinement vous pourrez sortir faire des photos en pose longue de jour. Tous les sujets en mouvement peuvent être intéressants à photographier » !!

Bonne lecture, et j’espère à bientôt !

Nadine Dvx